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Soran, le jeune virtuose pop montréalais, sait comment démanteler le chagrin. Lorsque vous vous retrouvez seul, que la vie vous met en pièces, que les murs du monde vous enveloppent, faire de l'art peut être ressenti comme un moyen explosif de traverser l'obscurité. "Chaque chanson devrait être faite avec excitation, sinon il ne faut pas la faire", dit-il avec un sourire timide. Le nouvel album de Soran, Loneliness Confetti (à paraître le 15 mars 2024), tient largement cette promesse. Suintant de synthpop vintage des années 80, d'élégance à la Prince et d'émerveillement pop moderne maximaliste, l'ensemble de huit titres est la plus récente déclaration d'un multi-instrumentiste, auteur-compositeur et parolier en pleine ascension, qui se rapproche de plus en plus des feux de la rampe.
"Loneliness Confetti célèbre le fait d'être seul et de vivre avec la beauté que nous choisissons de ne pas voir tous les jours", explique Soran. "Il s'agit de s'abandonner à ce que certains appellent l'ennui et de trouver l'espièglerie et l'euphorie de chaque instant. L'album s'ouvre sur un exemple étincelant de cette vision du monde sous la forme de Diamond. Sur un breakbeat rapide et des couches de synthétiseurs et de cordes impeccables, ce bijou d'indie pop permet à Soran d'exalter l'être aimé avec un falsetto irrésistible. "I can finally see it/ The light is kissing your cheeks/ I can feel it/ Reflecting all over the place", chante-t-il, comme un chaud rayon de soleil psychédélique.
Que Soran ait pu produire un album aussi plein d’espoir au courant de la dernière année est tout à fait inespéré. À l'isolement et la frustration de la pandémie, s’est ajoutée la fin de la relation à long terme de Soran. Au milieu de ses embuches créatives, sa mère est tragiquement décédée. Tous deux étaient particulièrement proches, et après son décès, il s'est retrouvé à vivre dans sa maison et à la transformer en studio où il pouvait accueillir d'autres artistes. "En fin de compte, cette expérience m'a poussé à faire de la musique que ma mère aimerait, ce qui est une bonne chose parce qu'elle aimait vraiment la bonne musique", s'amuse Soran. "Ma mère était une journaliste musicale au Japon qui aimait écouter Prince et David Bowie, et son énergie est présente dans la maison - et elle sera toujours une parcelle de moi.”
À la même époque, Soran laisse derrière lui un contrat avec une grande maison de disques qui ne fonctionnait pas, une décision qui lui a permis d'avoir plus de contrôle créatif et de liberté. Le troisième single, Magic, démontre que Soran est capable d'écrire des chansons qui passent à la radio, mais toujours avec des tournures inattendues dans la composition. "Hands all over my chest, face/ Get your lips all over my neck/ I call it magic", s'envole-t-il sur le refrain de la chanson, suivi d'une nuée de chœurs et d'harmonies décalées, comme une aurore boréale étincelante. Soran a parcouru un long chemin depuis le temps où il jouait de la guitare acoustique dans le métro de Montréal, mais le cœur qui bat au milieu de ces productions est toujours composé de refrains irréprochables et de paroles profondément émouvantes.
Tout au long de l'album, Soran choisit des pierres angulaires des meilleurs moments de la pop des cinquante dernières années et les passe au crible de sa propre vision kaléidoscopique . Trophy Boy étaye ses paroles sur une production douce comme de la guimauve, un titre qui fusionne un hymne à l'amour pour adolescents des années 70 avec une dreampop à la Beach House. La chanson titre, quant à elle, puise dans les synthés d'Eurythmics des années 80 pour renforcer son anxiété postmoderne à cœur ouvert. " What a cold world, get me out of here/ In a jumbo jet out the atmosphere/ Somewhere far, far, far away", soupire-t-il, interagissant de manière vertigineuse avec le rythme étourdissant. Ailleurs, le doux balancement d'Anna s'enfonce dans le groove des Beatles ou des Kinks, mais avec un falsetto romantique à la Tatsuro Yamashita.
“J'ai l'impression qu'il y a des années que je ne me suis pas exprimé comme je le voulais, et cet album montre sans complexe un amour profond de la pop que je n'avais pas pu explorer”, explique Soran. La majeure partie de l'album est jouée des mains de Soran, des claviers à la basse en passant par la batterie. Mais comme Soran écrit et produit également des morceaux pour d'autres (du magicien de l'électro-R&B Zach Zoya à l'artiste pop Audrey Mika), il a compris l'importance d'avoir des collaborateurs proches et a construit une communauté soudée d'artistes partageant les mêmes idées. Le coproducteur Samant a contribué à la création de Diamond et du titre phare de l'album Mango - le multi-instrumentiste agissant comme un "clone super talentueux", souligne Soran. Soran attribue également à l'expérimentateur pop montréalais Miko le mérite d'avoir contribué à façonner le parcours musical de l'album.
"Ces chansons sont comme des capsules temporelles, un endroit où l'on peut contenir tant d'idées à la fois", explique Soran. La joie d'avoir quelqu'un d'aussi polyvalent, d'aussi talentueux que Soran pour encapsuler ce temps signifie que même les moments les plus pesants peuvent être imprégnés de vie et d'amour purs. Loneliness Confetti ne se contente jamais d'une accroche inoubliable ou d'une production dense, il continue à se déployer et à s'étendre, chaque écoute découvrant une nouvelle joie tout en ancrant ses paroles sincères au plus profond de notre cœur.
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